Posture, mouvement et vision
(prendre soin de son cou)
Observez où se pose votre regard devant votre écran.
Votre tête est-elle penchée en avant et vos yeux font des efforts pour regarder l’écran ?
Votre tête est-elle penchée en arrière ce qui tend à écraser les vertèbres cervicales et oblige à crisper les muscles oculaires ?
Sentez-vous vos yeux et les muscles de votre cou crispés ?
Essayez-vous de tout voir au prix de tensions des muscles de vos yeux ?
Vos yeux fixent-ils sans ciller ?
Votre respiration est-elle profonde ou superficielle ?
Ces observations peuvent nous aider à remarquer que l’usage que nous faisons de notre corps et nos yeux n’est pas respectueux du fonctionnement physiologique de la merveilleuse mécanique de notre corps et de nos yeux.
Observez l’aplomb parfait des personnes portant un objet sur la tête : toutes les parties du corps se coordonnent et leur cou reste dans le prolongement de leur colonne vertébrale.
Doivent-ils regarder vers le haut ?
Leurs yeux suivent mais pas la tête.
Quelque chose les intéresse à droite, la tête peut se tourner sans que leur cou sorte de son axe : un peu comme une porte tournant sur ses gonds. Ces personnes ont un bon usage d’elles-mêmes.
La zone de notre cou juste sous l’occiput est une zone où nous accumulons beaucoup de raideurs . Ces raideurs impliquent une mobilité restreinte de l’oeil et des crispations des muscles oculaires qui comme l’a souligné le Dr Bates sont en fait le reflet de tensions cérébrales. Notre qualité de vision s’en trouve affectée.
Notre vie moderne nous impose dès l’enfance des positions statiques quand le corps ne demande qu’à bouger. Les diverses stimulations et exigences de notre environnement nous incitent à aller droit au but en contraignant nos corps et nos yeux de sorte que nous accumulons les tensions.
Le cerveau ajuste en permanence la posture humaine en utilisant des microstimulations sensorielles provenant entre autres de la proprioception des muscles oculaires mais aussi des pieds et de notre oreille interne.
La méthode Bates nous propose de prendre le temps d’observer ce que nous faisons de nos yeux sans nous en rendre compte. Les habitudes que nous avons mises en place pour nous adapter à une situation de stress environnemental, émotionnel ou physique impactent nos muscles, nos tendons, notre cerveau.
Elle nous apprend également que nous voyons mieux quand nous pensons à ciller, bien respirer, regarder en s’intéressant et de temps en temps nous autoriser à baîller.
Recette pour une activité d’éveil sensoriel :
Se procurer 3 chaussettes esseulées !
Les remplir de grains de riz ou de lentilles (crus) !
Les fermer avec un élastique !
Devant une glace (pour vérifier que les épaules, la tête et les yeux soient d’aplomb) placer une chaussette sur chaque épaule et une sur la tête bien en équilibre !
Et puis marcher dans la pièce et remarquer comment ces contraintes peuvent vous renseigner sur les efforts que vous faites en général. Un mouvement derrière la vitre et les yeux entraînent harmonieusement la tête.
L’on remarquera certainement que les yeux regardent au loin détendus, que le cou et les yeux ont moins de tensions!
Bien sûr en profiter pour poser ses lunettes !
En prenant soin de son cou on prend soin de ses yeux.
Article de Cloé Le Goic, enseignante membre de l'Association L'Art de Voir